Communiqué de presse
Des journalistes ont découvert qu’Alstom France utilisait sa filiale en Angleterre pour faire transiter des millions de dollars en pots-de-vin via son consultant basé à Montréal en retour de l’obtention du contrat du tramway en Tunisie.
Alstom est l’entreprise qui a présenté le mois dernier, sa soumission pour le matériel roulant du tramway de Québec. La ville refuse toujours de dévoiler le montant de cette soumission, mais Bruno Marchand prépare déjà la population à une nouvelle explosion des coûts. Si Alstom devait être le seul soumissionnaire pour le roulant, la Ville serait confrontée à la décision de conclure une entente de gré à gré avec l’entreprise française.
En 2014, Alstom a également plaidé coupable aux États-Unis dans un dossier de corruption de responsables gouvernementaux en Indonésie et en Aérobie saoudite et a été condamnée à une amende de 772 millions$ américains.
Le principal actionnaire d’Alstom est la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
Des faits préoccupants se sont produits à partir d’août 2020. Durant les audiences du BAPE, le ministère des Transports commandait une analyse à une entreprise française pour valider le tramway. Ce rapport sera soumis au conseil des ministres pour leur permettre d’écarter les recommandations du BAPE. Or, trois mois plus tard, le président de cette entreprise française se verra offrir un poste d’administrateur à la CDPQ-infrastructure.
Une entreprise reconnue coupable de corruption est normalement exclue du marché des contrats publics au Québec. Dans le cas d’Alstom-Bombardier, nous apprend Radio-Canada, l’Autorité des marchés publics a jugé que c’est la filiale britannique qui a été sanctionnée et non la maison mère.
Alstom est le deuxième partenaire du tramway de Québec accusé de corruption. En 2021, Systra France avait payé 7,5 millions d’euros d’amende pour éviter tout procès pour des accusations de corruption en Asie centrale.
Rappelons que Systra est le partenaire qu’a choisi la ville de Québec pour l’accompagner dans la conception du tramway. En 2019, le bureau de projet provoquait un conflit d’intérêts en demandant à cette même entreprise de faire l’étude comparative pour justifier le choix arbitraire du tramway. Si Systra avait conclu que le tramway n’était pas le bon mode, elle aurait pu perdre son contrat d’accompagnement de 12,5 millions avec la ville. Le BAPE qualifiera cette étude «d’analyse tronquée des options».
Soulignons qu’à deux reprises, l’opposition à la ville de Québec a tenté de créer un Bureau de l’Inspecteur Général (BIG) pour contrer la corruption et la collusion dans la ville. Malheureusement pour les citoyens, Régis Labeaume et Bruno Marchand ont bloqué cette proposition.
Le 5 décembre prochain, Québec Mérite Mieux (QMM) défendra les droits des citoyens de Québec devant le tribunal. QMM estime que le projet actuel est illégal et que les politiciens ont commis plusieurs abus de pouvoir contre les citoyens, dont l’abolition du référendum pour le tramway.